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L’histoire du quartier

 

Le pays entre peu à peu dans une politique d’aménagement du territoire visant à développer l’autonomie des régions vis-à-vis de la capitale en renforçant les fonctions des villes, pour leur permettre de jouer un rôle plus important dans l’encadrement des régions qui les entourent. Concrètement, il s’agissait, par le moyen de subventions, de favoriser le développement d’activités nouvelles importantes, telles les activités tertiaires supérieures, la recherche publique comme privée, ou des services bancaires. Le gouvernement devait choisir huit villes de province qui deviendraient «métropoles d’équilibre».


Cette politique, entreprise par Charles De Gaulle, est poursuivie par Georges Pompidou, élu en 1969.


Le maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, en tant que Premier Ministre voit sa ville figurer en bonne position pour l’obtention des subventions dans le cadre cette politique.

Bordeaux devient donc «métropole d’équilibre» en 1965.

Modification programmatique :

Bordeaux «métropole d’équilibre»

«L’évolution générale de l’économie a amené à modifier notre plan initial, trop timide, modeste et presque banal. La commune veut finalement changer la nature de ce quartier : en faire une locomotive de la métropole d’équilibre.» (J. Chaban-Delmas)


L’opération doit alors désormais accueillir 60 000 m2 de bureaux, 5 000 m2 de commerces, 7 000 m2 de grands magasins, un hôtel de luxe, ainsi que 5 000 places de parking. Le nombre de logements, en revanche, est réduit de moitié. Mériadeck devient une des opérations les plus ambitieuses de la France avec la Part-Dieu à Lyon.



Étrangement, la nouvelle destination du quartier n’entraîne pas de modification architecturale notable : typologie adaptable à toutes les contraintes, les immeubles restent des barres. En revanche, la forme d’urbanisme mute, prenant des allures plus modernes.


Le quartier de la Défense à Paris alors en pleine construction, partage le même type de programme que le nouveau quartier de Mériadeck. Le projet Parisien s'encre résolument dans une modernité architecturale et urbanistique, en reprenant le principe alors très en vogue, développé essentiellement en Angleterre, de la séparation des circulations par un système de dalle.

Appliqué au cas bordelais, outre le rattachement vivement souhaité à une certaine modernité, le système d’un urbanisme sur dalle permet à la ville d’envisager un programme jusque-là inaccessible : placer 5 000 places de parking invisibles en plein centre ville (la présence de la nappe phréatique, affleurant au niveau du quartier, empêche la construction de tout sous-sol aux points les plus bas).

Le modèle apparaît ainsi rapidement : Mériadeck se devra d'être une petite Défense.


Un tel type d’urbanisme trouve avant tout sa justification dans la congestion urbaine, qui rend impossible, aussi bien pour des raisons de nuisances que de danger, la cohabitation du piéton et des automobiles. La dalle, en séparant les deux types de circulations, rend plus rapide, donc optimum, la circulation des véhicules, et agréable le déplacement des piétons. Mais ici la question est abordée en sens inverse : la dalle, pour optimiser les deux types de circulation, doit les générer, et ne peut constituer donc une réponse à la congestion urbaine, puisqu’elle n’existe pas encore. La solution devient une cause.


Les Métropoles d'équilibre selon Olivier Guichard

26 mai 1965, 1 minute 9 secondes