vendredi 2 décembre 2011

Pourquoi sa démolition ?

Reprenons directement les explications de l'agence Flint :

"ETAT DES LIEUX - ESPLANADE CHARLES DE GAULLE

Le beau jardin de l’Esplanade est pratiquement imperceptible : l’immeuble Croix du Mail obture la perspective et le passage depuis la «Ville historique». Le tramway disparaît dans un tunnel à la traversée du jardin. Coupé de la ville, le jardin est peu pratiqué en particulier hors des horaires de bureaux.

DESENCLAVER LE JARDIN ET LE LIER A LA VILLE

La destruction de l’immeuble Croix du Mail, la suppression de la cour fermée devant l’Hôtel Basquiat, relient le jardin de l’esplanade au jardin de la Mairie et ouvrent la perspective depuis la ville. La première partie du jardin est remodelée afin que le tunnel soit supprimé et que le tramway circule au niveau du jardin.

Un accès en rampe est aménagé, depuis la rue C. Bonnier, entre les Tours AGF.

PROPOSER DE NOUVELLES ACTIVITES

Un équipement de loisir (balnéothérapie), semi encastré à l’emplacement du long bassin remblayé, crée un pôle d’attraction autour du jardin. De petits kiosques (cafés, vente à emporter...) contribuent également à son animation.

RETABLIR ET RENOUVELER LA QUALITE DU JARDIN

Les bassins autour des bâtiments (CUB – Préfecture) sont remis en eau pour retrouver la connivence entre architecture et paysage du projet initial. De nouveaux aménagements (aires de jeux, aire de sports) pourront être prévus."

Si la mairie s'est effectivement laissée convaincre de la pertinence de la destruction du tunnel, les autres éléments énoncés ici ne seront pas réalisés :

- la Croix du Mail, si elle sera effectivement détruite, sera remplacée par un bâtiment bien plus volumineux qui obturera bien davantage toute perspective.

- la destruction de la cour fermée devant l'Hôtel Basquiat est impossible. Envisagée lors de la construction du quartier, les architectes des Bâtiments de France s'y étaient fermement opposés, préconisant à la place le déplacement des deux hôtels particuliers (De Poissac et Basquiat).

- les Bassins de la CUB et de la Préfecture ne seront absolument pas remis en eau, mais plus simplement supprimés (pour la CUB).

- les projets sur l'esplanade ne semblent pas être à l'ordre du jour.

- enfin, l'esplanade n'est finalement pas si déserte en dehors de heures de bureaux, bien au contraire…

Les possibilités d'intervention :

Suite à la suppression du tunnel, les rails du tramway seront en contrebas par rapport à l'esplanade Charles-de-Gaulle et aux restes du square André Lhote. Deux possibilités s'offriraient alors à la mairie :

1. -laisser les rails du tramway à leur niveau actuelle : dans ce cas, des emmarchement seraient nécessaires de part et d'autre des rails du tramway. Un piéton voulant accéder à l'esplanade depuis le cours d'Albret, devrait traverser le square André Lhote, qui ne mènerait qu'à des emmarchements permettant de descendre vers la chaussée, puis une fois celle-ci franchie, il devrait emprunter de nouveaux escaliers pour cette fois monter vers l'esplanade. Cette opération couperait réellement l'esplanade en deux.
   

- remonter les rails du tramway au niveau de l'esplanade. Le piéton voulant accéder à l'esplanade depuis le cours d'Albret, devrait toutefois, une fois le square André Lhote traversé, franchir les rails du tramway, et probablement une voie automobile. C'est l'idée retenue par la mairie.

Les difficultés :

Une fois le tunnel démoli, deux problèmes se posent :

1. -le soutènement des terres de l'esplanade Charles-de-Gaulle : le terre-plein de l'esplanade n'est pas stable, il est en effet constitué en grande partie des gravats provenant de la démolition de l'ancien quartier, et donc de nombreuses poches d'air, provocant des affaissements de terrain.
   

- la durée des travaux :  6 mois seraient nécessaires pour surélever les rails du tramway, entraînant des répercussions économiques non négligeables. Il s'agit de la principale raison avancée pour son report à un futur indéterminé.

Les risques :

Dans ses discours, la mairie maintient que le passage du tramway sur l'esplanade ne fera que la rendre plus accessible, et donc plus visible. On peut tout de même émettre quelques réserves sur ce point. En effet, l'accès direct depuis le cours d'Albret n'existera plus réellement, puisqu'une voie sera à traverser. Ainsi, l'esplanade se verra amputée d'une partie, délaissée aux restes du square André Lhote, dont l'usage, ne sera finalement plus l'accès au quartier, mais de simple "jardin" à la Cité Municipale (pourquoi y aller ?).

L'accès au quartier ne se ferait plus frontalement depuis le cours d'Albret (face à la Mairie), mais latéralement, à savoir par la rue Claude Bonnier et la rue Jean Fleuret. La visibilité depuis la rue Bonnier serait d'autant plus difficile avec le porte-à-faux de la future Cité Municipale devant surplomber la rue du Château d'Eau.

Ainsi, l'esplanade Charles-de-Gaulle, jardin suspendu au-dessus des nuisances des circulations automobiles, serait délestée de toutes ses ambitions, et rendue une bonne fois pour toutes totalement absurde.